Dans le domaine des thérapies tous les professionnels de santé rencontrent à un moment ou un autre de leur carrière, un(e) patient(e) qui a déjà tout tenté et pour qui ils incarnent la dernière chance. Dans ce contexte, c’est avec cette pression à peine voilée que débute un accompagnement dont l’enjeu pour le professionnel sera de replacer la personne au centre de la problématique.

Pourquoi les thérapies ne fonctionnent pas ?

Quelle que soit la thérapie choisie, il arrive que le traitement proposé, en dépit de l’efficacité démontrée auprès d’autres patients, ne fonctionne tout simplement pas. Le thérapeute en bon professionnel passera alors par les méandres de la remise en question afin de revoir sa stratégie et offrir une alternative pour résoudre le problème de son(sa) patient(e). Toutefois, malgré son engagement et sa bonne volonté, son(sa) patient(e) ne verra aucun changement  et dans le pire des cas, accusera le thérapeute d’incompétence. Ainsi il/elle s’en ira à la recherche d’un(e) autre thérapeute ou d’une nouvelle thérapie pour régler sa situation. Mais alors où se situe le problème ?

Malade acceptation

Ca veut dire quoi être responsable de sa santé ?

Elisabeth Kübler-Ross, une psychiatre suisse parle des 5 phases du deuil: le déni, la colère, la négociation, la dépression et l’acceptation. Ces étapes s’adressent bien évidemment aussi à tout changement d’état et caractérise tout particulièrement la perte. 

De cette manière la personne passe successivement par des phases où elle  se trouve dans une position de victime de son problème (où elle subit en quelque sorte) jusqu’au moment où elle est à même de l’accepter et ainsi d’en devenir responsable. Débute alors un processus dynamiquement différent où l’implication sera déterminante.

Devenue responsable et par conséquent, consciente de son rôle à jouer dans sa situation, la personne va créer un cycle vertueux. Mettant en pratique les conseils et participant activement à sa récupération, elle va également mener de son propre chef les réflexions nécessaires à son rétablissement. Ouvrant la voie au possible, elle va sortir d’un cycle limitant pour se remettre à créer pour son bien-être.

La force de la responsabilité ?

Le processus thérapeutique passe par de nombreuses étapes afin d’accompagner la personne souffrante vers un mieux-être. L’une des étapes majeures de ce processus est donc  de la rendre responsable de son positionnement face à la problématique. Cette étape trop souvent négligée consiste à faire prendre conscience à la personne que le facteur déterminant pour faire évoluer sa situation dépend avant tout d’elle-même. 

Attention toutefois, il ne s’agit pas de pointer du doigt une quelconque faute commise ou de  minimiser l’action du ou de la thérapeute, mais bien de faire comprendre à la personne que l’intervention extérieure seule ne sera pas l’unique élément à prendre en compte. Le but recherché ici est de replacer le(la) patient(e) au centre du processus et de lui redonner les pleins pouvoirs de sa guérison. Il s’agit donc d’une responsabilité créatrice et permissive pouvant générer un changement. Ainsi une thérapie manuelle pourra être suivie: d’une attention particulière quant aux positions adoptées sur le lieu de travail, d’une activité physique régulière  pour renforcer des faiblesses, etc. 

dépasser difficultés

Victime un processus normal ?

Rétrospectivement on peut se demander si cette étape de victimisation est nécessaire voire même se demander si elle n’est pas contre-productive dans un processus de guérison. Pour ma part je pense qu’il s’agit d’une étape normale voire même nécessaire. En effet, lorsqu’on est touché dans son être par un mal qui nous dépasse, il me paraît évident que la phase de repli qui s’en suit est également un moment nécessaire pour faire le point. Qu’est-ce qui m’est arrivé ? Comment en suis-je arrivé là ? Qu’ai-je fait de travers ? Y avait-il des signaux que j’aurais pu voir ? Autant de questions qui ne trouvent pas forcément de réponse mais qui permettent de faire le point, de marquer un arrêt.

Le souci survient quand cet arrêt dure, qu’on ne peut repartir. C’est là que l’accompagnement prend tout son sens. Oser en parler autour de soi, auprès des proches, de la famille et quoiqu’il arrive s’entourer de professionnels qui sont formés pour ça. Mettre toutes les chances de son côté pour pouvoir à nouveau bouger tant intérieurement qu’extérieurement et retrouver son plein potentiel. Après tout n’est-ce pas au fond ça notre vraie nature ?

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